Notre rencontre a bien eu lieu sur le thème du bonheur.
Voici tout d'abord un texte de Jackie :
On questionne à tour de bras « c'est quoi le bonheur? ».
Il y a autant de définitions du bonheur que d'individus sur terre et d'opportunités. D'ailleurs à propos d'individus, on pourrait admettre que bien des êtres sur terre n'ont jamais goûté au bonheur.
Rien que ce constat pourrait à jamais assombrir notre bonheur. C'est pourquoi je pense que le bonheur est tellement fugace, tellement fragile, qu'il faut se contenter de savourer tous ces petits moments de grâce que nous offre la vie. La vie, la nature, les êtres humains. Oui, il me semble que pour être heureux, pour vivre un instant de bonheur, il faut indispensablement un partage.
Je ne me souviens pas avoir été heureuse seule. Ou alors c'est parce qu'une circonstance s'y prêtait : par exemple devant un coucher de soleil ou un soir de clair de lune, sous un ciel étoilé.
Le bonheur peut être simple comme un bonjour, il peut se suffire de peu de chose : un bain dans une eau calme et limpide, une bouffée de printemps, un parfum d'orage, un livre, une poésie qui semble s'adresser à vous.... et bien entendu le partage des amitiés, des sentiments, des êtres que l'on aime ou que l'on apprécie...
le BONHEUR, c'est comparable à la santé. Tant qu'on est bénéficiaire, on ne se rend pas totalement compte du bien qu'il nous procure. Sitôt que l'on vient à en manquer, on réalise à quel point il est essentiel pour l'équilibre, pour avancer, pour exister...
C'est Prévert qui l'affirme : on reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait quand il s'en va...
Et voici un texte de Nicole :
C'est la Saint-Valentin
J'ai recouvert la table d'une nappe de dentelle blanche sur laquelle j'ai disposé quelques brins de mimosas, une courte branche de fleurs d'amandier ainsi que les deux chandeliers, cadeau de mariage de Maman. J'en allumerai les bougies couleur d'amour lorsque j'entendrai résonner ses pas dans l'escalier.
Nos assiettes, nos plats en porcelaine, l'argenterie, les verres en cristal sont de sortie pour la première fois. La table est dressée, je me sens heureuse, oh combien je suis heureuse !
Revêtue de cette robe bleu nuit qu'il adore, les cheveux libérés comme il aime, je l'attends le cœur battant à tout rompre... Il est beau et si aimant mon tendre et doux mari. Je l'aime !
Ce 14 février j'ai un cadeau merveilleux à lui offrir. Depuis ce matin je sais que « Bébé » est commandé.
Je l'entends, il arrive, vite je cours illuminer la table, vite encore je me précipite vers la porte...
A cet instant précis le téléphone sonne, je fais demi -tour totalement affolée. Toute éberluée je décroche.
-Allô oui
-Maman tu me sembles essoufflée... que se passe-t-il ?
-Je préparais la soirée de la St-Valentin avec Papa.
-Tu vas bien Maman ? Tu m'inquiètes !
Je respire fortement, doucement je reviens au présent.
Oh pardon mon Bébé ! Je m'étais assoupie devant la télévision, je rêvais de ton Père, tu m'as appelée juste au moment où je lui ouvrais la porte. J'aurais tant aimé le revoir et me blottir entre ses bras, ce n'était qu'un rêve je le sais, mais j'aurais tant aimé ! Une autre fois peut-être...
Allons parlons de toi maintenant, tu ne sera pas seule ce soir, tu as invité les enfants avec la petite ?
Et Bla Bla Bla... et Bla Bla Bla ... comme à l'habitude nous allons parler une bonne heure, voire plus.
Nous sommes veuves toutes les deux à des centaines de kilomètres de distance.
Ce soir le soleil est au bout du fil...
L'année d'après …
Alors que mon esprit errant voguait vers la lune
Par le vent soufflant vint me frôler une plume
Oh me dis-je c'est demain la Saint-Valentin
A mon tendre Époux je pensais soudain
La présence et l'amour de ceux que l'on aime
Par la plume volant se veulent éternels
Enfin le texte de Nathalie :
Beny bocage,
Âge de l’enfance,
Tel un sommet de l’Himalaya,
Tu faisais naître en moi,
Le vertige de l’escalade.
Je me tournais alors vers l’horizon,
Me promettant qu’un jour viendrait
Où j’irai loin, bien plus loin,
Que le bout du monde.
Je restais là de longues heures,
Fascinée par le point minuscule,
D’un horizon tout rond et tout nu.
Que soit Beny le jour
De mon retour en conquérante
Dans le bocage de mon enfance.